Histoire et Archives Laurentides vous présente l’un des personnages historiques ayant marqué la Ville de Saint-Jérôme. Très impliqué dans sa communauté, Jules-Édouard Prévost, père, était un apôtre social. Il avait à cœur, non seulement la santé physique, mais la santé morale, intellectuelle et culturelle de ses concitoyens.

Prévost, Dr Jules-Édouard, père (Date : 1828-11-08 – 1903-09-07)

Le docteur Jules-Édouard Prévost naît à Sainte-Anne-des-Plaines le 8 novembre 1828 ; il est fils du patriote Guillaume Prévost maître-forgeron et de Josette Quevillon. Il a fait ses études classiques au Collège de Montréal et suit ses cours de médecine à l’École Victoria. Il s’installe à Saint-Jérôme sur la rue Labelle en 1849. Sa maison lui servira également de bureau de médecin et il pratiquera pendant 50 ans. Il fut le seul médecin pendant quelques années et la tâche est difficile puisque bien qu’encore restreinte, la population est dispersée sur un vaste territoire.

Monsieur Prévost a une influence importante sur la vie de ses concitoyens. Il anime la communauté : son bureau de médecin est un lieu de rencontre pour causer, s’instruire et se récréer. Il prononce des conférences et des discours lors d’événements importants pour la ville. Il s’investit dans le développement des arts et de la musique. En 1850, il fonde la Fanfare de Saint-Jérôme et en sera le directeur jusqu’à sa mort. Cette organisation plaît à tous, car elle contribue à rehausser les célébrations d’importance et à entretenir la bonne humeur. Plusieurs citoyens du village assistent le docteur Prévost à la mise sur pied de cette fanfare qui sera de toutes les fêtes et tint même la place de l’orgue qu’on ne pouvait se payer à l’église. La fanfare gagne en valeur et en notoriété, on l’invite partout dans la région. Le docteur Jules-Édouard Prévost encourage également la pratique du théâtre et se livre aux arts de la scène en tant qu’acteur pour la troupe des Jeunes Amateurs de Saint-Jérôme. On peut aussi souligner sa participation active dans l’Institut canadien des Artisans de Dumontville ayant pour objet le développement culturel de ses membres.

Le docteur Prévost est le secrétaire du Conseil de la municipalité du comté de Terrebonne de 1855 à 1903 et conseiller municipal du village de Saint-Jérôme de 1858 à 1871. Il tente également sa chance en politique provinciale, mais il est défait aux élections contre Adolphe Chapleau en 1878 et contre Alphonse Nantel en 1890.

Le docteur Jules-Édouard Prévost s’est impliqué dans l’éducation à plusieurs niveaux. En 1858, il sensibilise les gens de la région aux avantages que procurerait un couvent de religieuses enseignantes pour la formation intellectuelle des jeunes filles ; projet qui aboutira en 1864. Il préside à la réunion publique tenue en 1869 qui établit la fondation de la commission scolaire. Il sera d’ailleurs commissaire d’école puis président de la commission scolaire.

Il est marguillier responsable pour le curé Labelle de 1888 à 1890 et en 1899, il est le président d’honneur du comité d’organisation de la fête de la Saint-Jean-Baptiste de la même année. Il fait partie des citoyens de Saint-Jérôme qui participent à la corvée de bois organisée par le curé Labelle en offrant gracieusement des cordes de bois à la ville de Montréal en proie à une pénurie en 1872. On dira de lui qu’il a un don d’ubiquité et qu’il est sans doute le deuxième personnage en importance de la ville de Saint-Jérôme derrière le curé Labelle. « On venait chez le Dr Jules, dit l’abbé Élie Auclair, causer, s’instruire et se récréer tous ensemble. Trois générations successives sont passées là, hommes de profession, marchands, industriels, honnêtes ouvriers ou braves habitants, jeunes et vieux qui se sont coudoyés, se sont occupés, et ont discutés d’affaires publiques et sans presque s’en douter, se sont cultivés et affinés, en fumant la pipe et en s’amusant. » Il était très estimé de tous et fut un des plus chers et des plus fidèles amis du curé Labelle.

Il épouse sa cousine Hedwidge Prévost fille de Léandre Prévost de Terrebonne ; ils auront 15 enfants. Il meurt le 7 septembre 1903 à l’âge de 75 ans.

Sources :

Auclair, Elie-J, Saint-Jérôme de Terrebonne, Saint-Jérôme, L’imprimerie-photogravure J.-H.-A. Labelle, 1934, 357 p.

Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Fonds Famille Prévost : P268, consulté le 5 mars 2014, http://pistard.banq.qc.ca/unite_chercheurs/description_fonds?p_anqsid=201403051458282916&P_classe=P&P_fonds=268&P_centre=06M&P_numunide=233929&P_numunide2=853825

Cornez, Germaine, Une ville grandît : Saint-Jérôme de 1881 à 1914, tome 2, Saint-Jérôme, Éditions L’Écho du Nord, 1977, 292 p

Cornez, Germaine, Une ville naquît : Saint-Jérôme de 1821 à 1880, tome 1, Saint-Jérôme, Éditions L’Écho du Nord, 1973, 191 p.

Laurin, Serge, Histoire de Saint-Jérôme, Québec, Les Éditions GID, 2009, 511 p.

Histoire et Archives Laurentides, P20-Fonds Famille Prévost, https://www.shrn.org/fr/fonds-collections/article/p020-fonds-famille-prevost, consulté le 18 février 2014.

Histoire et Archives Laurentides, Pour en connaître davantage : Expo-gare 2002, vol.2, 64 p.