Histoire et Archives Laurentides vous présente l’un des personnages historiques ayant marqué la Ville de Saint-Jérôme. Stanislas-Jean-Baptiste s’est installé à Saint-Jérôme pendant 30 ans, il y a dirigé l’usine de papier Rolland. Sa réussite et son prestige ont rejailli sur la Ville de Saint-Jérôme. Il s’est investi sans compter dans le progrès de l’industrie du papier et de la Ville de Saint-Jérôme.

Stanislas-Jean-Baptiste Rolland (Dates : 1851-05-13 – 1935-04-14)

Stanislas-Jean-Baptiste Rolland voit le jour à Montréal le 13 mai 1851. Il est le fils de Jean-Baptiste Rolland homme d’affaires, libraire et imprimeur et d’Esther Boin dit Dufresne. Il fit ses cours classiques au Collège Sainte-Marie. Par la suite, il entre en société avec son père et son frère aîné Jean-Damien Rolland dans l’entreprise J.B Rolland & Fils; outre le commerce de librairie et d’objets de luxe, on y exploite un atelier d’imprimerie et de reliure.

L’éloquent curé Labelle sachant démontrer les avantages qu’offre la ville de Saint-Jérôme rencontre Jean-Baptiste Rolland. Il lui vante les mérites de l’emplacement, du chemin de fer et du pouvoir d’eau offert par la rivière du Nord. Convaincus, l’homme d’affaires montréalais et ses fils décident d’y construire une fabrique de papiers fins. Cette initiative leur permet de réduire le coût d’achat du papier nécessaire à l’édition de volumes et un meilleur approvisionnement.

L’usine ouvre officiellement ses portes en mai 1882. Alors que son père et son frère demeure au siège social à Montréal, Stanislas-Jean-Baptiste s’installe à Saint-Jérôme et il occupe plusieurs postes dans les débuts dont : directeur- gérant, chef de fabrication, ingénieur, réparateur, chimiste et comptable. Les débuts de la Compagnie de papier Rolland sont pénibles et modestes, car il n’y a pas d’électricité, pas de téléphone et les routes sont mauvaises. Dans ses conditions, on peut penser qu’une grande partie de la réussite de l’usine revient à Stanislas. Vers 1885, l’usine installe une dynamo, la première à Saint-Jérôme. L’éclairage en est ainsi beaucoup amélioré et le moulin offre un meilleur rendement. À la suite du décès de son père Jean-Baptiste Rolland en 1888, son frère Jean-Damien devient le président de la compagnie. Bientôt, les papiers produits par la compagnie se distinguent et remportent même le grand prix de l’exposition universelle de Paris en 1900.

En 1902, Stanislas Jean-Baptiste Rolland achète à la North Lumber & Pulp Company, à titre personnel et non pas au nom de la Compagnie de Papier Rolland, des terrains situés aux abords de la rivière du Nord à Sainte-Adèle. Les travaux de construction d’une fabrique de papier débutent la même année. Le 31 juillet 1904, la Compagnie des Moulins du Nord entre officiellement en service, et bientôt le village de Mont-Rolland prend forme. Les deux usines procurent plusieurs emplois aux familles de la région et la famille Rolland se démarque puisqu’à cette époque peu de Canadiens français sont à la tête d’une entreprise de cette envergure. De manière générale, on dépeint Stanislas-J.-B. Rolland en disant qu’il fut « un homme qui sut se faire aimer des employés ». Il a toujours porté une vive attention au côté social et humain. Il organisait annuellement des fêtes pour ses employés et se préoccupait du bien-être des employés malades ou trop âgés.

Stanislas J.-B. Rolland prend le siège de Godefroy Laviolette et devient conseiller municipal de la Ville de Saint-Jérôme entre 1890 et 1892. Et puis, en 1893, monsieur Rolland est élu maire de la ville de Saint-Jérôme, et ce, jusqu’en 1901. En tant que membre du corps municipal, il prend part au changement du nom de la rue Saint-Jérôme pour le nom de rue Labelle en l’honneur du curé décédé récemment. Il est l’un des instigateurs du nouveau mode de scrutin entériné par une charte de la législature du Québec. Dorénavant, le nombre de conseillers passe de six à huit et l’élection du maire se fait par vote populaire. En 1896, il fait partie des membres du syndic chargé de surveiller les travaux de construction de la nouvelle église, l’actuelle cathédrale. En 1899, il est membre du premier conseil de la Chambre de commerce et intervient dans le règlement des dossiers de l’aqueduc, de la Boston Rubber Company, de la municipalisation de l’électricité, de la juridiction concurrente, de l’horaire des trains et des taux d’assurance contre le feu. En 1899, il est le président général du Comité d’organisation et président du Comité de presse de la fête de Saint-Jean-Baptiste. Il a été marguillier à la paroisse, commissaire d’école et même président de la commission scolaire en 1894.

Lorsque Jean-Damien Rolland décède en 1912, Stanislas devient le troisième président de la compagnie Rolland et quitte la région pour Montréal puisque le siège social de la compagnie s’y trouve. En 1923, bien qu’il ait quitté la région pour accomplir la présidence de la Compagnie de papier Rolland, il participe au Comité du monument au curé Labelle et à l’inauguration du terrain de golf en 1925. En 1928, lorsque la compagnie devient publique, il quitte la présidence, mais demeure tout de même président du conseil d’administration de la compagnie. En 1934, à l’âge de 83 ans, il accepte le poste de président de la Banque Provinciale.

Le 14 janvier 1873, il épouse en première noce Caroline Clément, un fils naît de cette union. En 1877, il épouse en secondes noces Albina Lanthier, ils auront huit enfants. Stanislas Jean-Baptiste Rolland décède le 14 avril 1935 à Montréal.

Sources :

Auclair, Elie-J, Saint-Jérôme de Terrebonne, Saint-Jérôme, L’imprimerie-photogravure J. – H.-A. Labelle, 1934, 357 p.

Bibliothèques et Archives nationales du Québec, Fonds Famille Rolland : P160, consulté le 6 mars, https://advitam.banq.qc.ca/notice/573594

Comité de toponymie de Saint-Jérôme, Les maires de Saint-Jérôme et les conseillers municipaux, Saint-Jérôme, 1991, 151 p.

Cornez, Germaine, Une ville grandît : Saint-Jérôme de 1881 à 1914, tome 2, Saint-Jérôme, Éditions L’Écho du Nord, 1977, 292 p.

Labelle, Paul, Une ville s’épanouit : Saint-Jérôme de 1914 à 1934, tome 3, Saint-Jérôme, Éditions L’Écho du Nord, 1985, 363 p.

Histoire et Archives Laurentides, P001-Fonds Rolland inc., description du fonds.

Paul-André Linteau, « ROLLAND, JEAN-BAPTISTE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003–, consulté le 6 mars 2014, http://www.biographi.ca/fr/bio/rolland_jean_baptiste_11F.html

Histoire et Archives Laurentides, P001-Fonds Rolland inc., répertoire de Paulette Proulx, notice biographique, 1995.

Histoire et Archives Laurentides, P002-Fonds Famille Rolland, répertoire de Paulette Proulx, notice biographique, 1995.

Histoire et Archives Laurentides, P020-Fonds Famille Prévost, Monument au curé Labelle.