« Par un hiver rigoureux, un convoi de 80 voitures chargées de bois, mené par le curé Labelle, partit de Saint-Jérôme vers Montréal. La grande ville subissait une disette de bois de chauffage et les citadins souffraient du froid.

Cet élan généreux démontra à la ville de Montréal l’utilité d’un moyen de communication rapide entre Montréal et Saint-Jérôme et contribua à décider le maire et son Conseil à accorder la souscription d’un million de dollars réclamée par le curé Labelle pour son Chemin de fer de la colonisation du Nord. »

Élie-J. Auclair

Prix Claude-Henri-Grignon 2009 – Concours de dessins – 3e année
Premier prix : Stéphanie Perrin – École de l’Horizon-Soleil

Discours du curé Labelle après la corvée de bois de 1872 prononcé à l’hôtel Jacques-Cartier à Montréal

« Je sens que la province a besoin d’un chemin de fer dans le Nord et que nous devons ne reculer devant aucun sacrifice pour l’obtenir. L’émigration (aux États-Unis) nous dévore. Nos ressources restent inertes dans les entrailles de la terre. Notre bois pourrit sur le sol. Allons-nous périr au milieu de l’abondance?

Non, Messieurs. Pour développer notre pays, il nous faut des industries, il nous faut des chemins de fer. Qui veut la fin doit vouloir les moyens. Toute la province est intéressée au développement du Nord, car la prospérité de l’une de ses parties fait la prospérité des autres. Lorsqu’un membre de notre corps est malade, toute la machine humaine s’en ressent. De même, dans le corps social, nous sommes tous solidaires les uns des autres. Nous nous tenons ensemble comme les pierres d’une maison.

Si, dans le Nord, on nous laisse en souffrance, toute la province et tout le pays en seront affectés. C’est ce qu’on a compris au conseil de ville de Montréal… Nous avons besoin d’un Grand-Tronc dans le nord, comme dans le sud. Qu’on nous donne les mêmes moyens d’action et nous le prouverons! C’est ainsi que nous pourrons devenir plus tard les rivaux des Anglais et des Américains dans le commerce et dans l’industrie… »

Antoine Labelle