Naissance du cinéma

Le cinéma naquit le 28 décembre 1895 à Paris lors des premières représentations du cinématographe des frères Lumières. En 1896, six mois après la naissance officielle du cinéma, les premières projections, au Canada, ont lieu à Montréal dans un café-concert de la rue Saint-Laurent. Pendant les dix années suivantes, les projections se multiplient sur le territoire québécois. Des projectionnistes ambulants promènent leur spectacle. Le cinéma du début du XXe siècle demeure une entreprise du domaine des spectacles itinérants.

L’historiographe

Parmi les principaux projectionnistes ambulants on trouve Henry d’Hauterives et sa mère qui promènent leur « Historiographe »; c’est ainsi qu’ils nomment leurs spectacles qui se veulent avant tout des leçons d’histoire. Ils accomplissent de longues tournées dans les principales villes et villages de la province. Dès le 12 décembre 1897, ce cinéma primitif fait son apparition à Saint-Jérôme qui accueille pour la première fois « l’Historiographe de l’Eden-Musée de Montréal ».

L’historiographe des Hauterives fait merveille. Les petits films muets, une minute trente en moyenne, d’inspiration historique ou religieuse sont magistralement commentés par le vicomte Henri, alors qu’un pianiste assure la musique d’ambiance tandis que madame mère est à la caisse. Le spectacle présente notamment, La Vie de N.S.Jésus-Christ, en quatorze tableaux, d’après les peintures de Léonard de Vinci, d’Eugène Delacroix et des grands maîtres. D’autres sujets justifient son appellation d’historiographe : Histoire d’Angleterre, Histoire de la Révolution française, Histoire du Premier Empire, La guerre franco-prussienne de 1870. Les représentations à Saint-Jérôme ont lieu à la salle du marché (situé rue Saint-Georges emplacement de la Cage aux sports).

L’Historiographe revient à Saint-Jérôme, en 1901, et pour deux soirées. Il annonce un programme nouveau : Histoire d’un crime; La parabole de l’enfant prodigue; Le petit chaperon rouge; Noël au bon vieux temps; Aladin ou la Lampe merveilleuse (en quarante-sept tableaux); le drame de la Passion; Jeanne d’Arc. Il y en a pour tous les âges et tous les goûts. On note son passage de nouveau en 1905. En 1907 et 1908, les représentations sont plus fréquentes. On présente, entre autres, une séance dont le titre est la « Terre sainte » montrant les lieux où vécut Jésus-Christ; on présente aussi « Le pillage d’une banque » en trente tableaux. Ces spectacles sont de plus en plus goûtés du public même si les débuts de ce qui sera le septième art sont très lents et les salles mal appropriées.

Première vraie salle de cinéma

En 1909, Saint-Jérôme a sa première vraie salle de cinéma installée sur la rue Labelle dans l’ancien magasin de Charles Godmer (emplacement situé près du pont Castonguay, entre le Café-bistro Piccolo et l’édifice du journal Le Nord). Vers cette époque, Nejip Jeppeway achète le local pour tenter l’expérience mais on ne peut lui fournir le courant électrique nécessaire pour alimenter la lumière indispensable à la projection des images; notons que de 1888 à 1913 Saint-Jérôme ne connaît qu’un service mitigé pour l’électricité et ce n’est qu’en 1914 que la ville se donnera un service efficace pendant les 24 heures de la journée. Il vend donc la place à Édouard Drouin qui, lui, trouve le moyen d’aller chercher le courant qu’il lui faut.

En effet, pour contourner le problème il s’alimente à la dynamo de son frère, Jules Drouin, propriétaire du vieux moulin à farine de la rue Saint-Faustin (site du Restaurant Fleur de Sel). Il amène l’électricité par un câble qui longe la rivière et passe sous les deux ponts. Une fois branchés, les projecteurs sont opérés manuellement, par Dorima Deslauriers et Pierre Klein. Pendant que l’un projette les images, l’autre rembobine le « rouleau » déjà passé. Les représentations ont lieu tous les soirs et la programmation change deux fois par semaine. Une matinée, le jeudi, est réservée aux enfants. Il en coûtait quinze sous pour avoir droit à une chaise de bois dans la première partie de la salle et dix sous dans la deuxième; les enfants payaient cinq sous.

C’est l’époque du cinéma muet et un pianiste doit souligner et soutenir l’action ou l’émotion présentée à l’écran : le trot des chevaux, le crépitement du feu, même les douces conversations des amoureux. Almanzor Parent de Hull et Omer Guy de Montréal ont été de ces pianistes inspirés. La salle est pleine à chaque représentation. Ce cinéma fermera malheureusement ses portes en 1912 suite à un incendie. Mais la vogue du cinéma semble assurée à jamais.

Théâtre « au repos » ou Lafantaisie

En 1912, Nejip Jeppeway achète un lot, sur la rue Saint-Georges, où il fait bâtir par Philias Cusson et Alphonse Bélair une véritable salle de cinéma. Cette salle portera, à la suite d’un concours populaire, le nom de théâtre « Au repos ». Le théâtre affiche le numéro civique 295 A (il serait aujourd’hui situé à l’emplacement de la lingerie Cyrs). Dès l’année suivante il est vendu à Émile Lafantaisie qui l’administrera jusqu’en 1919.

C’est encore un modeste cinéma qui présente plusieurs inconvénients. La salle compte cinq cent cinq sièges en bois qu’il faut nettoyer régulièrement. Les fils électriques recouverts d’une tringle de bois courent sur les murs; le local n’est pas à l’épreuve du feu. L’écran formé d’une toile blanche est difficile à remonter lorsqu’il faut dégager la scène pour les pièces de théâtre. Le projecteur est de marque « Simplex » : deux carbones incandescents derrière un verre grossissant. Il est opéré manuellement par Adolphe Beauchamp. Quand on voit grimper l’opérateur dans son pigeonnier, par une échelle visible de la salle, on sait que le film va commencer. À la porte, Ernest Grignon perçoit l’argent des billets d’entrée, qui se vendent quinze cents, plus deux cents pour la taxe d’amusement.

À cette époque ce sont toujours des films muets qui sont présentés tandis qu’un pianiste les anime en exécutant des pièces qui se marient bien à l’action. Mlle Ladouceur de Sainte-Scholastique et Gabrielle Verdon y ont mis leur talent ainsi que Conrad Bourbeau, qui jouait Fire Alarm pour les scènes d’incendies, Méditation ou Si vous l’aviez compris, pour les scènes d’amour. Chaque représentation est composée d’un grand film, d’une comédie, et de l’un des épisodes d’une « série » à suivre… dans le prochain programme. C’est l’époque de Mary Pickford, de William Duncan et de Charlie Chaplin, qui fait la joie des petits et des grands.

Entre les films, pendant qu’on installe la bobine suivante, il y a un arrêt. On présente alors des chansons sur la scène : des chansons d’amour : Tout doucement, Malgré tes serments, Quand il vous regarde, Le coeur n’est pas un joujou, Poupée d’amour; des chansons nées de la guerre de 1914 : Maman, C’est pour la France, Le petit conscrit, Le rêve passe; on chante aussi la vie parisienne : Sous les ponts de Paris, et le charme des dames : Ah! les grandes femmes!

Émile Lafantaisie, tout comme l’avait fait Édouard Drouin, doit se montrer citoyen exemplaire en versant, à l’occasion, les bénéfices d’une soirée à une oeuvre de charité ou d’assistance sociale. Il est requis de se conformer aux désirs des autorités religieuses et sociales pour la moralité des programmes de cinéma et de théâtre; par exemple, les intermèdes de vaudeville ayant été sévèrement critiqués, ils ont dû être supprimés. Le propriétaire participe aussi, dans la mesure du possible, à la lutte contre l’américanisation par le cinéma, en traduisant les titres et sous-titres des films en français.

Le cinéma « Au Repos » offre de temps à autre une soirée de théâtre ou d’opérette où il invite des artistes de Montréal. C’est ainsi que Saint-Jérôme a l’occasion d’applaudir Jeanne Maubourg, jeune Belge émigrée au Canada, et qui pendant plus de quarante ans sera acclamée à Montréal et en province. On verse une larme en voyant L’Orpheline et Le Signe de la Croix. On présente des pièces jouées par Paul Guèvremont, Ernest Guimond, Paul Gury (auteur du Mortel Baiser), Simone Roberval, M.et MmeDamase Dubuisson. On accueille le folkloriste de l’époque Conrad Gauthier. Des fantaisistes nous visitent aussi : rappelons les noms de Maurice Castel, d’AIfred Nohcor (les lettres de Rochon interverties) et les trois Brazeau.

En 1919, l’assistance ayant diminué et les recettes aussi , le théâtre « Au Repos » appelé aussi le théâtre de Lafantaisie fut acheté par Madame Duclos, veuve de Georges Duclos, et par son fils Miville. Ils y installent une nouvelle enseigne : « Théâtre Rex » (ce n’est pas le site du Rex d’aujourd’hui).

Le théâtre « Diana »

La même année, en 1919, la salle du vieux Marché située en haut du poste de police et des pompiers (site de la Cage aux sports) est aménagée en salle de cinéma sous le nom de « Théâtre Diana ».

Les pièces de théâtre présentées à la salle du Marché, l’année précédente, y ont amené une clientèle régulière. Des acteurs de Montréal venaient chaque semaine, le dimanche, en matinée et en soirée, donner des représentations théâtrales. Ces artistes bien connus à l’époque, jouaient sur les grandes scènes montréalaises : Victor Pagé, Girardin, Jeanne Roll, MmeNozières, Rose Rey-Duzil, Hervé Jérôme, Raoul Léry.

Des hommes d’affaires ont vu là une incitation à convertir la salle du marché en salle de cinéma, d’autant plus qu’ils voyaient diminuer la fréquentation du théâtre d’Émile Lafantaisie. Hervé Jérôme devient sinon le propriétaire, du moins le gérant, de la salle de cinéma du théâtre Diana. On y présente donc du cinéma tous les jours à partir du 18 juillet 1919. Le dimanche soir on ajoute au programme un drame ou une comédie en un acte joué par des comédiens.

Une grande porte sera percée à l’avant de la bâtisse à l’étage de la salle de spectacle. De chaque côté de la porte, des escaliers seront ajoutés afin de relier la salle au trottoir pour la sécurité de ceux qui assistent aux représentations; des affiches couvrent la façade.

Le théâtre Diana fermera ses portes en 1925. La concurrence est devenue trop sérieuse avec le cinéma Rex que madame Duclos a ouvert en 1920, et on a suggéré que peut-être « l’odeur de cheval » qui monte des écuries utilisées par la police et les pompiers de l’époque, située juste sous la salle, avait fait fuir plusieurs amateurs de cinéma.

Le théâtre « Georges »

En 1920, le théâtre de Lafantaisie acheté par madame Duclos, situé au 295 A de la rue Saint-Georges, a donc pris le nom de théâtre Rex et fonctionne avec succès. Cette dame possède une autre propriété (aujourd’hui site du Rex, Night Club) sur la même rue, voisine de la station de police (aujourd’hui le site de la Cage au sport).

En 1922 elle vend cette propriété à Georges Langlois qui y ouvre une pharmacie. Georges Langlois s’intéresse au domaine du spectacle et loue parfois la salle du marché pour des concerts ou des pièces de théâtre que donne son groupe, « L’Association artistique de Saint-Jérôme ». L’idée lui vient un jour de convertir sa pharmacie en cinéma. Il obtient de la ville, en 1926, un permis pour la construction d’un théâtre de 900 places. Alors, au grand déplaisir de madame Duclos, un concurrent de taille s’installe sur les lieux de son ancienne propriété. Une spacieuse salle de cinéma va naître et, affichant sur sa devanture « Théâtre Georges », elle entend lui ravir ses fidèles cinéphiles. Monsieur Langlois et madame Duclos se feront la lutte pendant un an, offrant des rabais plus alléchants les uns que les autres à leurs clients.

Nouveau théâtre « Rex »

Madame Duclos est femme d’affaire et elle réussit à reprendre légalement possession du théâtre rival, éliminant ainsi le théâtre « Georges ». L’enseigne en est descendue et vendue à un promoteur qui ouvre un « Théâtre Georges » à Sainte-Thérèse en 1929.

La marquise du théâtre Rex est transférée au 327 rue Saint-Georges. La salle de cinéma est rénovée, on remplace les fauteuils, on installe un écran plus grand, le système de projection est amélioré, un luxueux tapis couvre les allées, la scène est équipée d’un nouveau décor et on y ajoute de nouvelles tentures. La grande ouverture du nouveau Théâtre Rex (emplacement du Rex Night Club actuellement) a lieu au début de l’année 1930. Le premier film qu’on y présente met en vedette Gary Cooper dans « The first kiss ». C’est encore du cinéma muet accompagné par un pianiste.

L’ancien cinéma de madame Duclos (aujourd’hui site de la lingerie Cyrs) est vendu à la chaîne A & P (Atlantique et Pacifique), un magasin d’alimentation, et vers 1940 la bâtisse sera achetée par Jean-Paul Beaulieu qui y ouvrira un magasin de fourrures.

Le cinéma parlant au « Rex »

Au cours des années « 30, le cinéma parlant fait son apparition au Rex avec le film « The Jazz Singer » mettant en vedette Al Jolson. Les spectateurs entendent avec émotion la voix de l’acteur entonner « Swanee » et dire « You ain’t heard nothin’ yet ». C’est encore un essai bien timide mais bientôt Hollywood ne tournera plus que du cinéma parlant. Les machines de projection s’ajustent. Lionel Saint-Louis, René Bourbeau, puis Gilles Trottier seront les opérateurs des deux nouveaux projecteurs « Simplex ».

En 1939 le Rex devient un cinéma Odéon et poursuit sa carrière avec succès. Pendant longtemps, il représentera la seule salle de cinéma de prestige à Saint-Jérôme. Cependant avec l’arrivée de la télévision en 1952, avec l’utilisation des magnétoscopes et la possibilité de louer des films qu’on peut regarder chez soi, avec le bond de géant accompli par la technologie audiovisuelle, les cinéphiles délaissent le vaste local démodé du Rex pour se tourner après un certain temps vers des salles de cinéma plus petites et équipées d’un meilleur son, ce que leur offre le Cinéma Carrefour du Nord ouvert en 1979.

En 1989, le théâtre Rex acheté par Cine Enterprise V.A.J. Inc. est divisé en deux salles logeant l’une et l’autre 663 sièges et 550 sièges. Ce cinéma qui a marqué le paysage jérômien pendant 75 ans cesse ses activités en 1995.

Le Théâtre du Nord

En juin 1947, un nouveau cinéma s’installait sur la rue Labelle (aujourd’hui site du CLSC Arthur-Buies) venant faire concurrence au théâtre Rex : le Théâtre du Nord ouvrait ses portes. Il faisait partie du circuit Théâtre Laurentides Inc. Fondé par Léo Choquette, il est le 32e ou 33e théâtre qu’ouvrait, dans la province, cet homme d’affaires. On y trouve 625 places assises. Le prix d’admission est en semaine de 23 cents et le dimanche 34 cents. Les grandes primeurs qu’il offre sont : Docteur Louise, Le rossignol et les cloches (avec Gérard Barbeau, « l’enfant à la voix d’or »), Symphonies pastorales, Roses blanches pour ma soeur noire, Mélodie du bonheur. Le film Séraphin (première version), y a tenu l’affiche durant quatre semaines. On y projette aussi des productions anglaises. Des artistes reconnus y présentent leur spectacle : les Jérolas, Gilles Vigneault, Jacques Normand et même Tino Rossi.

Le Théâtre du Nord a été administré par Léo Choquette jusqu’en 1974-75 date où il fut vendu à France-Film. Les années qui ont précédé la fermeture du Théâtre du Nord ont vu défiler au grand écran une programmation de films plus légers.

En 1985, la bâtisse achetée et réaménagée par la Corporation d’hébergement du Québec accueille le CLSC Arthur-Buies dont le local, situé sur la rue Legault, a été détruit par un incendie l’année précédente.

Ciné-parc Saint-Jérôme

En 1973, un ciné-parc s’installe près de l’autoroute des Laurentides, sortie 27 (actuellement sortie 43 ouest, Parc industriel, montée Saint-Nicholas, site de Doppel Mayr Ski Lift Co.). Il accueille les automobilistes cinéphiles. Un immense terrain est divisé en lots de stationnement. C’est un cinéma Odéon qui offre 1 000 places pourvues chacune d’un appareil de son qu’on accroche à l’intérieur du véhicule sur une vitre entrouverte. Une gigantesque toile de projection fait face au public. Un restaurant-dépanneur accommode les fervents de friandises. La projection qui commence à la tombée du jour se termine aux petites heures du matin. On y voit des familles, parents accompagnés d’enfants en pyjamas, des groupes d’amis, des amoureux.

En 1980 le terrain est divisé en deux sections où on présente des programmes différents. Une section peut accueillir 772 véhicules et l’autre 482, le ciné-parc offre donc 1 254 places. Cinq ans plus tard, en 1985, il cesse ses activités.

Ouverture du cinéma Carrefour du Nord

En 1979, la mode des petites salles de cinéma équipées d’un son à vous faire trembler arrive à Saint-Jérôme par la voie du nouveau centre commercial le Carrefour du Nord. Ces structures commerciales modernes regroupent, dans un décor agréable, tous les services dont le consommateur peut rêver : elles sont gagnantes. Elles vident les centre-villes, raflent la clientèle de leurs magasins et agissent de même sur les cinémas de quartier. On assiste à une réorganisation des habitudes de ceux qu’on appelle maintenant les consommateurs.

En 1979, le Carrefour du Nord, installé au 900 boulevard Grignon, offre un Cinéma où deux salles disposent de 1 000 sièges, soit 666 dans l’une et 334 dans l’autre. Il fait partie du début de la nouvelle vague des cinémas Multiplex qui sont aujourd’hui de vastes édifices qui renferment des petites salles de cinéma plutôt intimes, pourvues d’écrans qui vont d’un mur à l’autre, avec des sièges confortables. Les équipements audio-visuels sont à la fine pointe de la nouvelle technologie. Les foyers peuvent contenir des jeux vidéo et une grande variété de choix d’aliments. Certains de ces complexes peuvent aussi comprendre des magasins de détail.

Au Cinéma Carrefour du Nord, le propriétaire est, encore aujourd’hui, Guy Gagnon qui aussi préside Alliance Atlantis Vivafilm inc., compagnie distributrice de films. En 1994, le Cinéma est divisé en six salles et, en 1998, il compte neuf écrans dans autant de salles, beaucoup plus petites, qui offrent au total 1 129 sièges aux cinéphiles.

Les programmes, en français, sont variés et se renouvellent régulièrement. Actuellement le Cinéma présente 14 films; il donne deux représentations dans chaque salle tous les soirs et offre des matinées en deux représentations le samedi et le dimanche; il ne présente qu’un film à la fois bien que la publicité, concernant les films à venir, occupe parfois vingt minutes du programme qui dure deux heures. Le prix d’entrée est de 8,50 $ pour les 13 ans et plus, il est de 5,50 $ pour les gens de plus de 65 ans et de 5,50 $ pour les enfants. Ce même tarif s’applique les mardi et mercredi soirs pour tous. Les films sont classés en catégories : Général pour tous, 13 ans +, 16 ans +, 18 ans +. Les enfants peuvent entrer au cinéma en tout temps accompagné d’un parent. Les employés sont recrutés pour la plupart chez les étudiants.

Pour compléter ce portrait cinématographique, on peut mentionner des entreprises qui ont eu une existence éphémère comme le Cinéma Saint-Antoine-des-Laurentides, ouvert en 1950 et fermé la même année, et le Ciné-parc Laurentien offrant 900 espaces, ouvert et fermé en 1975.

Il est certain qu’à travers les différentes époques évoquées plus haut on a projeté des films dans des salles paroissiales et dans d’autres salles demeurées sans pignon sur rue; les souvenirs, souvent d’enfance, de chacun viendront compléter dans les conversations l’histoire de ces cinémas sans nom qui ont contribué à faire découvrir et aimer le septième art.

Aujourd’hui, en 2011, le Cinéma Carrefour du Nord réunit, à lui seul, toutes les places de cinéma offertes aux amateurs de films de Saint-Jérôme.

Sources :

  • Une ville grandit, Saint-Jérôme de 1881 à 1914, Germaine Cornez, 1973 p.169-170, p.255-256
  • Une ville s’épanouit, Saint-Jérôme de 1914 à 1934, Mgr Paul Labelle, 1985, p.91-92-93, p.123-124, p.242
  • La première salle de vues, Précisions sur le premier cinéma Chronique historique de Mgr Paul Labelle, pour l’Écho du Nord
  • Les cinémas de Saint-Jérôme, Entrevue sur cassette audio, de Lionel Gingras par Mgr Paul Labelle
  • L’Avenir du Nord, 1926, 1930, 1947- Ils en ont parlé…, Serge Laliberté, 2001 (permis pour construction salle de cinéma, théâtre Rex ouverture, théâtre du Nord ouverture)
  • Histoire des Laurentides, Serge Laurin, 1995, p. 706 (enseigne Théâtre Georges)