Histoire et Archives Laurentides est fière de présenter des personnages historiques ayant marqué la Ville de Saint-Jérôme. André Prévost est l’un de ceux-là. Il est originaire de Saint-Jérôme et perpétue la longue tradition musicale de la famille Prévost. Il était donc impératif de faire connaître le travail de ce compositeur original qui s’est illustré sur le plan national et international. Il est intéressant de souligner que ses premières œuvres musicales originales ont été composées à Saint-Jérôme et y ont été exécutées.

ANDRÉ PRÉVOST (Dates : 1934 – 2001)

André Prévost est le fils de Jules-Édouard Prévost et d’Hermine Smith. Il naît le 30 juillet 1934 à Hawkesbury en Ontario, il est toutefois originaire de Saint-Jérôme. La famille Prévost de Saint-Jérôme a une longue tradition musicale, déjà enfant André Prévost commence à travailler le piano avec monsieur Eugène Richer au Cordon (Lafontaine). Il fait ses études primaires à Saint-Jérôme et par la suite ses études classiques au Séminaire de Sainte-Thérèse ainsi qu’au Collège Saint-Laurent. En 1951, il entre au Conservatoire de musique de Montréal. Il y suit, entre autres, des cours de composition, d’harmonie, de fugue, de contrepoint, de piano et de basson. Élève talentueux, il est boursier du Conseil des arts du Canada et du gouvernement du Québec et s’inscrit au Conservatoire de Paris. Pour parfaire sa formation, il entreprend des cours d’analyse et de composition.

De retour au Canada en avril 1962, il entame une carrière d’enseignant au Séminaire de Joliette et ensuite au Collège des Eudistes de Rosemont. André Prévost est un pédagogue consciencieux et à l’écoute de ses étudiants. En juin 1964, il retourne à Paris où il étudie la musique électronique avec Michel Philippot à l’Office de radiodiffusion-télévision française (ORTF). L’été suivant, André Prévost fait un bref séjour de recherche au Berkshire Music Center au Massachusetts. En septembre 1965, il devient professeur à la Faculté de musique de l’Université de Montréal ; il y enseigne jusqu’en 1996. Au printemps 1964, il conçoit le projet d’une grande œuvre musicale sur le thème « Terre des hommes » choisi par l’Exposition universelle et internationale qui allait se tenir à Montréal en 1967. Le 29 avril 1967, Terre des hommes, poème de Michèle Lalonde pour grand orchestre, trois chœurs et deux récitants, est créé sous la direction de Pierre Hétu, à la salle Wilfrid-Pelletier, lors de l’inauguration du Festival mondial d’Expo 67.

À la fin des années 1980, André Prévost avait composé plus de 50 œuvres dont la majorité provient de commandes de divers orchestres et organismes : entre autres, les réseaux français et anglais de la Société Radio-Canada, l’Orchestre de chambre McGill, l’Orchestre symphonique de Québec, l’Orchestre symphonique de Montréal et par le Festival international de Lanaudière. Les œuvres d’André Prévost ont été exécutées notamment en France, en Angleterre, en Suisse, en Yougoslavie, en Nouvelle-Zélande, en Corée ainsi qu’aux États-Unis. Il reçut plusieurs prix au cours de sa carrière dont la médaille du Canadien de la musique en 1977 et fut investi officier de l’Ordre du Canada en 1986. À Saint-Jérôme, l’auditorium de la polyvalente porte son nom depuis 1970. D’ailleurs, lors de l’inauguration, André Prévost s’exprimait ainsi : « J’accepte avec plus de simplicité ce témoignage et cet honneur en réalisant pleinement qu’il m’est donné par ma ville natale, ce pays merveilleux de mon enfance, saison de la vie à laquelle tout homme reste fidèlement attaché. » À la suite de la malheureuse controverse quant au changement de nom de la salle André Prévost, Histoire et Archives Laurentides s’est jointe aux personnes concernées par l’événement afin d’offrir au conseil d’établissement de l’école polyvalente de Saint-Jérôme un éclairage sur la vie et l’œuvre de ce grand personnage reconnu par la Ville de Saint-Jérôme et ainsi assurer  la pérennité du nom d’André Prévost au sein du patrimoine jérômien.

André Prévost était profondément humaniste, généreux, amoureux de la vie, doté d’un merveilleux sens de l’humour. Authentique, il était le modèle d’un créateur curieux, se souciant des questionnements contemporains. Il épouse Lise Vézina le 18 juillet 1959, ils auront quatre enfants. Il est décédé le 27 janvier 2001 à Montréal.

Tel son grand-père, le docteur Jules-Édouard qui fonde la Fanfare, la première compagnie de musique de Saint-Jérôme en 1850, André Prévost transmet internationalement la passion musicale qui anime les Prévost.

Sources :

Bibliothèques et Archives Canada, Les archives de musique à la Bibliothèque nationale du Canada-Prévost, André, 1934 — MUS 264, consulté le 7 mars 2014, http://www.collectionscanada.gc.ca/4/7/m15-458-f.html.

Bibliothèques et Archives nationales du Québec, Fonds Famille Prévost : description P268, consulté en ligne le 28 février 2014, http://pistard.banq.qc.ca/unite_chercheurs/description_fonds?p_anqsid=20070502092503105&P_classe=P&P_fonds=268&P_centre=06M&P_numunide=233929&P_numunide2=854111

Laurin, Serge, Histoire de Saint-Jérôme, Québec, Les Éditions GID, 2009, 511 p.

Laurin, Serge, Rouge, Bleu : La saga des Prévost et des Nantel. Chroniques d’un siècle d’histoire politique dans la région des Laurentides, Québec, Les Presses de l’Université Laval, 1999, 284p.

Histoire et Archives Laurentides, Fonds Famille Prévost : P020.

Jean, Stéphane. Le Fonds André-Prévost : répertoire numérique. Ottawa : Bibliothèque nationale

Histoire et Archives Laurentides, Extrait d’archives du journal L’Écho du Nord, 20 mai 1970