Histoire et Archives Laurentides est fière de présenter des personnages historiques ayant marqué la Ville de Saint-Jérôme. Il y a de cela plus de 200 ans maintenant, Casimir-Amable Testard de Montigny a été le premier colon-pionnier notable de Saint-Jérôme. Instruit et travailleur, il s’implique socialement et prend part à la fondation de la paroisse de Saint-Jérôme en 1834.
Testard de Montigny, Casimir-Amable (Dates : 1787-06-02 – 1863-01-10)
Troisième fils de Louis-Étienne de Montigny, avocat et de Louise-Archange Gamelin dit Gaucher, il naît le 2 juin à Montréal en 1787. Il étudia un an au séminaire Notre-Dame, puis au Petit Séminaire de Montréal de 1805 à 1808.
Issue d’une famille de tradition militaire, Testard de Montigny sera capitaine puis lieutenant-colonel de la milice canadienne, il participera à la guerre de 1812. Venant de Montréal, il s’adonne au commerce des fourrures dans la région de Deux-Montagnes. Il établit son comptoir de traite au même endroit que celui des seigneurs Dumont à « La Chapelle », embryon de Saint-Jérôme. Il s’installerait définitivement vers 1814 sur une terre dans la concession sud de la Rivière-du-Nord.
Il s’investit dans le développement de la communauté naissante et ses compatriotes suivent ses conseils. Il y acquiert une terre qu’il défriche et encourage ses concitoyens à faire de même. De 1824 à 1827, Casimir-Amable de Montigny devient le premier politicien de la région, il se distingue à la Chambre d’assemblée en tant que député du comté d’Effingham (comté de Terrebonne).
La communauté naissante pourvue d’une chapelle en 1821, elle reçoit sporadiquement les services du curé de la paroisse de Saint-Anne-des-Plaines. Les citoyens réclament bientôt l’établissement permanent d’un curé. Casimir-Amable Testard de Montigny se fait leur porte-parole et met sa diplomatie à profit pour obtenir une desserte des autorités religieuses. Elle est accordée par voie de mission en 1832 et la paroisse est établie le 15 novembre 1834. Monseigneur Joseph Signay, archevêque de Québec la nomme Saint-Jérôme en honneur au saint du même nom. Casimir-Amable Testard de Montigny participe au processus au cours duquel l’abbé Jacques Paquin, curé de Saint-Eustache, marque le territoire qui deviendra le cœur de la nouvelle paroisse.
Jouant un rôle important au sein de sa communauté, sa signature se retrouve sur plusieurs documents d’affaires publiques de la région. Il fait l’acquisition et l’exploitation de propriétés, de la spéculation foncière et des prêts. Nommé commissaire des petites causes et juge de paix entre 1837-1838, il travaille pour l’honneur sans rémunération. Ses fonctions sont révoquées à la suite de l’interruption administrative durant les troubles de 1837-1838. Son opposition aux rébellions nuit brièvement à son prestige, bien que les concitoyens aient souvent eu recours à ses conseils, ses appels au calme à titre de juge de paix n’ont pas eu les résultats attendus. Bientôt, il regagne la faveur de ses concitoyens et de 1849 à 1851, il représente Saint-Jérôme au Conseil de la municipalité du comté de Terrebonne.
Il épouse en première noce Marthe Godon, fille de Pierre Godon cultivateur et de Catherine Cardinal résidents de la Rivière-du-Nord, le 9 janvier 1815 ; ils auront 10 enfants. En deuxième noce, il épouse Marie-Louise Allaire le 30 mai 1855, ils auront trois enfants. Ses fils poursuivront son œuvre de colonisation avec le Roi du Nord. Le Père Lejeune dira que de son temps, Casimir-Amable de Montigny aura été : « l’âme et l’oracle de Saint-Jérôme ». Décédé à Saint-Jérôme le 10 janvier 1863, à l’âge de 75 ans et 7 mois, il fut inhumé dans le caveau de l’église Saint-Jérôme, le 12 janvier 1863.
Sources :
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Archives du Séminaire de Québec, Extrait des Registres des BAPTÊMES, MARIAGES et SÉPULTURES, faits dans la paroisse de Montréal.
Brown, Craig, Histoire générale du Canada, Montréal, Boréal, coll. « Boréal compact », 1990, 694 p.
Comité de toponymie de Saint-Jérôme, Répertoire toponymique : Les rues de Saint-Jérôme, Saint-Jérôme, 1989, 96 p.
Cornez, Germaine, Une ville grandit : Saint-Jérôme de 1881 à 1914, tome 2, Saint-Jérôme, Éditions L’Écho du Nord, 1977, 292 p.
Cornez, Germaine, Une ville naquît : Saint-Jérôme de 1821 à 1880, tome 1, Saint-Jérôme, Éditions L’Écho du Nord, 1973, 191 p.
Couillard Després, l’abbé, La noblesse de France et du Canada, Montréal, Le Pays laurentien, 1916, 76 p. Consulté en ligne le 26 février 2014, http://bibnum2.banq.qc.ca/bna/numtexte/162248.pdf
Extrait de mariage de casimir de Montigny et Marthe Godon.
GOUVERNEMENT DU QUÉBEC (Assemblée nationale du Québec), « Casimir-Amable Testard de Montigny », dans Dictionnaire des parlementaires du Québec : de 1792 à nos jours, Québec, Publications du Québec, 2009, 841 p.
Labelle, Paul, Une ville s’épanouit : Saint-Jérôme de 1914 à 1934, tome 3, Saint-Jérôme, Éditions L’Écho du Nord, 1985, 363 p.
Lafortune, Hélène, et all., Parchemin s’explique, Québec, ministère des Affaires culturelles, 1989, 284 p.
Michel Paquin, « TESTARD DE MONTIGNY, CASIMIR-AMABLE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 11 févr. 2014,http://www.biographi.ca/fr/bio/testard_de_montigny_casimir_amable_9F.html
Histoire et Archives Laurentides, fonds Rolland inc. : P001, Historique des biens immobiliers à classer.
Histoire et Archives Laurentides, Notaire Desforges, acte de vente no 1189, 4 février 1815.