Cote : OA 3/103
Date : 19e siècle
Donateur : Inconnu
Catégories : Médailles, Bijoux, Menus objets

La texture d’une tige de plume d’oiseau ressemble à celle de l’ongle humain : il s’agit d’une structure permettant des lignes aussi subtiles que vigoureuses. Une fois taillée à la perfection, la plume glisse facilement et sans effort sur le papier. La plume d’oie est celle que l’on trouve le plus fréquemment à partir du Moyen Âge. Elle donne un trait régulier parce qu’elle retient mieux l’encre. Sa forme permet de retenir une petite réserve d’encre par capillarité et qui, adaptée à un porte-plume, sert à écrire ou à dessiner.

L’utilisation de la plume pour écrire est liée à l’utilisation de l’encre, contrairement aux instruments permettant de graver ou de déposer leur propre matière : craie, graphite. La plume est en concurrence avec d’autres instruments : le pinceau en Extrême-Orient et le calame [1] au Moyen-Orient et en Afrique. Par sa forme, sa fente et sa souplesse, la plume permet de calligraphier les pleins et les déliés dont l’apprentissage a marqué des générations d’écoliers.

La plume d’oie est connue des Romains (première mention écrite sur des parchemins et papyrus au IVe siècle) mais ils lui préfèrent le calame et elle ne s’impose qu’à partir du Ve siècle après J.-C. Elle dominera tout le Moyen Âge et la période classique. Elle disparaît pratiquement à la fin du XIXe siècle.

La plume métallique apparaît dans l’Antiquité – plumes de cuivre en Égypte, plume de bronze à Rome, plumes d’or et d’argent au Moyen Âge – et tente de compenser le défaut de la plume d’oie dont la pointe s’use vite en grattant le papier, mais sa mauvaise souplesse et sa mauvaise tenue à la corrosion provoquée par l’encre ne lui permet pas de la détrôner et elle reste un objet d’artisanat et de curiosité.

Seule l’apparition de nouveaux aciers ayant la résistance et la souplesse nécessaire lui permettra de conquérir le monde. Dès la fin du XIXe siècle, le stylographe a ensuite concurrencé la plume avec l’avantage de posséder sa propre réserve d’encre, d’abord sous forme d’un réservoir, puis de cartouches jetables.

Dès 1960 le stylo à bille et le stylo-feutre détrôneront la plume qui n’est plus aujourd’hui utilisée que pour la calligraphie, le dessin et sur les stylographes. [2]


[1] Calame du grec calamos est un roseau taillé en pointe dont on se sert pour l’écriture.

[2] Source : Wikipédia, l’encyclopédie libre.