Bibelot, lapin de céramique lilas Cote : OC2/133, HAL

Les symboles de Pâques au Québec sont nombreux, dont les poussins, le lapin de Pâques ainsi que la décoration d’œufs et le délicieux jambon du dimanche de Pâques. Il semblerait que déguster du jambon à Pâques devrait nous assurer une bonne fortune pour l’année entière. Cette pratique a démarré en Allemagne, il y a de cela plusieurs centaines d’années, et depuis, de nombreux foyers québécois ont adapté leur menu de Pâques également. Nos traditions s’inspirent de croyances populaires qui veulent que le porc soit signe de chance.

Œuf, imitation de bois, ouvragé  Cote : OA3-174, HAL

En ce qui a trait aux lapins de Pâques, ces derniers seraient signe d’abondance et de fécondité alors que les petits poussins, tout comme les œufs, seraient symbole d’une vie nouvelle. Parfaits pour souligner l’arrivée du printemps ! 

Le dimanche de Pâques est une journée particulièrement colorée et fleurie où règne une atmosphère joyeuse et pleine d’effervescence. Fête du renouveau qui annonce le printemps, Pâques est l’occasion d’exhiber des toilettes neuves et d’offrir des fleurs à ceux qu’on aime. Les boutiques et vitrines des magasins sont décorées de fleurs de papier aux couleurs à dominante de violet et de jaune, l’une et l’autre symbolisant respectivement la mort et la lumière.

Marché de la rue Saint-Georges, Saint-Jérôme Collection de la Société d’histoire de la Rivière-du-Nord Cote : P005,S01,D07

Au Québec, où la tenue des marchés publics en plein air est suspendue pendant la saison hivernale, le marché de Pâques marque la reprise des activités commerciales. Des témoignages confirment que le marché de Pâques au XIXe et au XXe siècle est un événement à ne pas manquer où tous les producteurs retrouvent leurs clients dans un décor tapissé de fleurs artificielles où brides et voitures à cheval sont aussi décorées.

Jusqu’au milieu des années 1960, période qui coïncide avec des réformes importantes de la pratique religieuse au Québec, le chapeau est un élément indispensable de la fête de Pâques. Les femmes surtout, qui jusque-là, ont l’obligation de se coiffer pour entrer dans l’église et assister aux offices, allient la coquetterie au respect des prescriptions religieuses. Le discours publicitaire des grands magasins, pour qui la conformité aux coutumes, spécialement dans le temps de Pâques, permet de faire des affaires d’or, est d’ailleurs axé sur ce propos. À Pâques, il est donc d’usage de porter un chapeau, fleuri ou non, de fine toile ou de paille même si l’été n’est pas arrivé ; l’important est qu’il soit neuf ou rafraîchi. Indispensable à la toilette féminine, cet accessoire est jusqu’à tout récemment une façon de saluer la venue du printemps.

Femme et chapeau, Saint-Scholastique, 1899
Fonds Famille Prévost
P020,S06,D02,P016, HAL
Dame au chapeau, non identifiée
Fonds J. Victor Léonard
Cote : P039,S01,P01, HAL

Ces lapins qui pondent des œufs…

On s’est tous déjà demandé pourquoi, à Pâques, on associe les œufs et les lapins, sachant très bien qu’aucun des deux ne provient de l’autre. Le symbole du lapin, lui, ne date pas d’hier : on en trouve supposément des traces jusque dans l’Antiquité, environ 3 500 ans avant Jésus-Christ. Bon, à cette époque, ce n’était probablement pas un lapin de Pâques, puisque cette fête souligne la résurrection de Jésus, trois jours après sa passion. Il s’agissait plutôt d’un lièvre, symbole d’abondance et de renouveau qui correspondait au printemps. Mais comment s’est fait le lien avec les œufs ? Selon une légende, un indigent trop pauvre pour offrir des douceurs à ses enfants avait décoré et caché des œufs dans le jardin avant d’y envoyer ses enfants. Ceux-ci, apercevant un lapin, pensèrent que c’était lui qui avait pondu les œufs. La tradition a par la suite été exportée aux États-Unis par des immigrés allemands.

Et pour ceux qui se seraient posé la question, le « s » de Pâques ne fait pas référence à une pluralité de dates. La langue française distingue en effet « la » Pâque originelle juive et la fête chrétienne de Pâques. La première commémore la sortie d’Égypte par un repas rituel qui s’appelle aussi « la Pâque ». La fête chrétienne est multiple. Elle commémore à la fois la sortie d’Égypte, l’institution eucharistique lors du repas de la Pâque, la crucifixion du Christ et son repos au tombeau le septième jour, sa résurrection, passage de la mort à la vie, et la nouvelle création inaugurée le huitième jour.

Recherche
Line Renaud
Secrétaire
Sources :
Pâques et ses traditions, Recette du Québec
De coutume en culture, Le réseau de diffusion des archives du Québec
Le monde agricole, Ces lapins qui pondent des œufs…, par Yves Allard
Wikipédia, Pâques