Quand l’enseignement est une véritable vocation

Gilles Trudel fut un enseignant de Saint-Jérôme profondément engagé dans sa profession. Si, à une certaine époque, on parlait de « vocation » pour définir ce mouvement irrésistible vers une profession, on voit bien qu’il était en effet prédestiné à endosser l’enseignement comme carrière.


Étant jeune, il avait retenu de sa mère enseignante qu’il fallait d’abord s’occuper des plus faibles dans une classe. Cette leçon a orienté ses actions auprès de ses élèves tout au long de sa carrière. L’entrevue avec M.Trudel témoigne de l’évolution du système québécois d’éducation puisqu’il a commencé sa vie professionnelle avant la réforme qui a suivi le rapport Parent dans les années 1960. Il n’a que de bons mots pour cette réforme qui, selon lui, a entraîné une démocratisation de l’instruction publique, alors qu’on retrouvait dans une même classe autant des enfants de professionnels que des enfants d’ouvriers.

Polyvalente de Saint-Jérôme, 1960, Studio autour du monde.

Après de premières expériences dans un orphelinat et dans un collège pour jeunes filles, il a commencé à travailler à la Polyvalente de Saint-Jérôme nouvellement créée à la fin des années 1960. À cette époque, il n’y avait pas de spécialistes dans les écoles pour aider les professeurs avec les élèves plus difficiles. On y retrouvait aussi des adultes retournant à l’école à côté d’élèves plus jeunes.

Tout au long de l’entrevue, M.Trudel porte un regard bienveillant sur notre système d’éducation et surtout sur les jeunes qu’il a connus. L’heure de la retraite est un jour arrivée mais le hasard a voulu qu’une doctorante universitaire soit venue à la Polyvalente pour mettre sur pied un projet de mentorat auprès d’élèves en difficulté, baptisé Prométhée. Monsieur Trudel s’est donc engagé bénévolement dans cette initiative, poursuivant ainsi son œuvre auprès des jeunes. Le bénévolat, dira-t-il, « c’est l’argent du cœur ». Il doit être bien riche ce monsieur!

Et si vous voulez savoir le vrai sens du mot vocation, savourez ce témoignage jusqu’au dernier mot!

Par Jean-Pierre Bourbeau, pour la Société d’histoire de la Rivière-du-Nord