La photographie d’hier à aujourd’hui
Du daguerréotype au numérique, de tous les temps, l’homme s’est entouré d’images. Des dessins dans les cavernes préhistoriques, aux tableaux de grands peintres, on a voulu fixer sur supports la vie, les êtres humains. La photographie, qui prend naissance avec l’ère industrielle, amène un aspect de réalisme aux souvenirs évoqués jamais atteint auparavant.
À la fin du XVIIIe siècle, les découvertes dans les domaines de la chimie et de l’optique incitent des physiciens, savants, astronomes français et britanniques à développer des procédés pour fixer des images sur une surface sensible à la lumière. Près d’un siècle plus tard, les avancées technologiques rendent la photographie accessible au grand public qui se l’approprie peu à peu afin d’en saisir son quotidien. Et aujourd’hui, qui ne possède pas d’appareil, puisque même les téléphones cellulaires, les jeux vidéo, les baladeurs et les ordinateurs permettent la prise de photographies.
Origine du mot photographie
Le terme photographie, proposé par l’astronome John Herschel, entre dans l’usage courant à la fin des années 1850. Ce mot est composé des racines grecques photo (qui utilise la lumière) et graphie (qui écrit une image). La photographie est donc un procédé qui permet de fixer une image sur un support par l’action de la lumière. Elle désigne aussi l’image obtenue par cette technique.
La photographie à la portée de tous
À la fin du XIXe siècle, avec toutes les simplifications techniques et la réduction de la taille des appareils, la photographie devient un produit commercial destiné d’abord et avant tout aux photographes amateurs. Georges Eastman met sur le marché, en 1888, le Kodak no 1 qui connaît un important succès. Le slogan de l’entreprise d’Eastman était « Appuyer sur le bouton, nous ferons le reste »! L’amateur n’avait qu’à prendre des photos et envoyer l’appareil à la compagnie qui s’occupait de développer les négatifs. Les épreuves étaient ensuite retournées au propriétaire avec l’appareil chargé d’un nouveau rouleau de 100 poses.
À travers le temps, quelques studios de photographie de Saint-Jérôme
Si les premiers studios de photographie s’implantent d’abord dans les grandes villes, l’intérêt gagne rapidement les petites localités. Saint-Jérôme peut s’enorgueillir d’avoir eu un studio à peine 25 ans après l’invention de la photographie alors que la population atteignait tout juste les 1000 habitants. Jusqu’au début des années 1940, le métier de photographe professionnel à Saint-Jérôme ne fut l’affaire que de quelques hommes. Leur legs est inestimable puisqu’en plus d’avoir immortalisé de nombreuses personnes, ils ont fixé dans le temps le Saint-Jérôme d’hier. Cependant, il ne faut pas oublier que l’Histoire se crée au quotidien et que les photographes d’aujourd’hui laisseront aussi à nos descendants des témoignages en images de notre époque.
Jos Bélanger
Joseph Bélanger s’installe à Saint-Jérôme vers 1890. Il est le premier photographe à fixer sur pellicule des images extérieures de la ville grâce aux appareils plus performants et moins encombrants qui apparaissent à la fin du XIXe siècle. Malgré les pertes importantes qu’il subit lors du grand incendie de 1911 – sa maison et son studio furent rasés par le feu – il a pratiqué le métier de photographe jusqu’à l’âge respectable d’environ 70 ans.
Georges Allaire
D’abord barbier, Georges Allaire occupe ses passe-temps en faisant de la photographie. Ses premiers clients sont des membres de son entourage. La demande augmentant rapidement, Georges Allaire ouvre un studio de photographie en haut de son commerce de barbier situé sur la rue Saint-Georges. La grande fenêtre et le puits de lumière au plafond procuraient un éclairage naturel intéressant pour son atelier.
Gonzague Allaire
Photographe autodidacte, Louis-de-Gonzague Allaire suit les traces de son père, Georges, avec la même passion et le même souci du détail. Jusqu’à son décès en 1985, il occupe la maison familiale où se trouvait également le studio de photographie. Extravagant, aimant porter de beaux vêtements parfois très originaux, il était reconnu comme un homme au grand coeur.
Studio Lalonde
D’abord employé à la Dominion Rubber, Eugène Lalonde ouvre un studio de photographie attenant à sa résidence, sur la rue Godmer (aujourd’hui De Martigny Est), à la fin des années 1930. Jusqu’au milieu des années 1950, il se consacre exclusivement à la photographie qu’il délaisse peu à peu pour fonder une petite manufacture de talons de bois (ces talons étaient fabriqués pour la Dominion Rubber).
Studio Vermette
Alors qu’il se trouve sans emploi, Gérard Vermette est invité par son beau-frère, Eugène Lalonde, à découvrir le métier de photographe. Peu après, il ouvre son propre studio sur la rue Castonguay. Au début de sa carrière, il réalise beaucoup de clichés pour les journaux.
Photo Wilfrid
Wilfrid Therrien s’initie à la photographie dès l’adolescence alors qu’au magasin général de son père, Jules-Norbert Therrien, à Saint-Janvier, il s’occupe du développement de photos. En 1951, il décide d’ouvrir un studio de photographie à Saint-Jérôme. Sa première cliente fut Paulette St-Onge! À ses heures, Wilfrid Therrien aime chanter et pendant plus de 45 ans il a fait partie du choeur de chant de la cathédrale de Saint-Jérôme.
Studio Gérard Lachapelle
D’abord employé à la Dominion Rubber, Gérard-Henri Lachapelle ouvre un studio en 1950. Il développe ses premières photographies dans le bain du logis familial! Dans les années 1970-80, la plupart de ses enfants participent à l’entreprise. Sa fille Mireille possèdera elle-même son studio de photographie dans la région de Saint-Jérôme de 1985 à 2001.
Studio Autour du monde
Le Studio Autour du monde est fondé à la fin des années 1940 par Marcel Léonard. N’étant pas photographe, il engage Jean Richer. Lorsque monsieur Léonard quitte, c’est Jean Richer et Clément Bélair qui poursuivent l’entreprise. Dans les années 1970-80, Jean De Garie en devient le propriétaire. Une équipe de photographes réalisaient les commandes en studio ou couvraient les événements publics.
La photo Renaissance
La croissance économique et démographique de la fin des années 1940 amène l’implantation de plusieurs nouveaux studios de photographie à Saint-Jérôme. Celui de Photo Renaissance immortalisera plusieurs événements publics liés aux milieux municipal et social, et ce, pendant de nombreuses années.
Les photographes de presse
Dans les années 1920, avec l’apparition de la photogravure, on retrouve des clichés dans les journaux. Croquées sur le vif ou nécessitant toute une mise en scène, ces photographies représentent des événements de l’actualité. Ces professionnels de l’image, souvent restés dans l’ombre, accompagnent les journalistes pour donner vie à la nouvelle.
Studio Réjean Beaulieu
La carrière de Réjean Beaulieu s’amorce en 1974 alors qu’il est engagé comme photographe par Studio Autour du monde. Par la suite, il effectue des photographies pour les journaux locaux et travaille pour CDM photo. Le 5 mai 1980, il ouvre son propre studio et se consacre principalement à la réalisation de portraits. Depuis plus de 30 ans, il exerce ce métier avec passion.
Les studios aujourd’hui
La photographie a bien changé depuis 175 ans. Si le besoin de fixer en image un souvenir est toujours présent, les moyens pour y parvenir ont évolué au point qu’ils sont maintenant accessibles à tous. L’ère du numérique s’est imposée et le traitement photo est un incontournable. De moins en moins nombreux, les photographes de studio doivent faire face à de grands défis et sans cesse innover.
Photo CDM
Établi au centre-ville de Saint-Jérôme, sur la rue Saint-Georges, depuis 1979. Jean Lafontaine, un des cofondateurs, a fermé boutique le 30 juin 2020 et profites maintenant de sa retraite. Magasin spécialisé dans la vente de produits photographiques, on y offrait également le développement de photos depuis 1989. Le succès de l’entreprise fut fondé sur sa capacité d’évaluer le marché, sa créativité en affaires, son adaptation au changement et son offre de services personnalisés de qualité. L’affiliation à la bannière « Zone image », depuis quelques années, permettait d’offrir un plus large éventail de produits à la clientèle de la région.