Histoire et Archives Laurentides vous présente un lieu historique ayant marqué la Ville de Saint-Jérôme. Le parc Labelle est le lieu le plus emblématique de la ville Saint-Jérôme. Il a conservé sa fonction première de lieu de rassemblement populaire du temps où la première église s’y trouvait.
Le parc Labelle
Maintenant connu sous le nom de Place du Curé-Labelle, le parc Labelle est l’âme du centre-ville de Saint-Jérôme. La section de la rue Saint-Georges contenue entre l’actuel parc Labelle et la cathédrale, ainsi qu’une part de l’actuel parc Labelle, fut un certain temps le cimetière paroissial.
L’aménagement d’un nouveau cimetière entrepris en 1878 par le curé Labelle permet d’ouvrir complètement la rue Saint-Georges à la suite de la translation complète des corps vers le nouveau cimetière en 1888. Un point central encadré par les rues Labelle, Saint-Georges, du Palais et Parent est alors créé. Petit à petit, l’emplacement perd ses occupants ; le cimetière n’y est plus, le presbytère a déménagé à son emplacement actuel en 1895, et bientôt on procède à la démolition de la première église. Cependant, le couvent des Sœurs de Sainte-Anne s’y trouve encore. Toutefois, le bâtiment est vétuste et ne parvient plus à accueillir le nombre toujours croissant d’étudiantes. La Ville de Saint-Jérôme accorde alors aux Sœurs de Sainte-Anne un montant de 10 000 $ et une exemption de taxes pour permettre la construction d’un nouveau couvent sur la rue du Palais. L’ancien couvent sera démoli en 1905.
Le conseil de la fabrique se réunit le 17 mai 1903, les nouveaux et les anciens marguilliers ainsi que les francs tenanciers de la paroisse conviennent d’offrir à la ville de Saint-Jérôme la location du terrain prochainement vacant pour 99 ans. Le conseil de la Fabrique impose toutefois de convertir l’endroit en parc public et de favoriser l’érection d’un monument en l’honneur du curé Labelle. La Ville accueille favorablement la proposition, le contrat de location emphytéotique consenti à la Ville par la Fabrique est entériné le 10 décembre 1903. C’est le docteur Emmanuel Fournier, à l’époque échevin sous l’administration du maire Wilfrid-Bruno Nantel, qui conçoit les plans du parc.
Le Parc est inauguré à l’automne 1905. L’emplacement et l’aménagement du parc sont significatifs, car peu importe la direction qui nous y mène, l’église domine le paysage. Toutefois, une clause du contrat n’est pas réalisée immédiatement, l’érection d’un monument en l’honneur du curé Labelle se fait attendre. Donc, au printemps de 1916 on installe au centre du « carré » Labelle un petit kiosque qui accueille les musiciens de la fanfare locale. C’est finalement le 20 octobre 1924 qu’on inaugure le monument en l’honneur du curé Labelle. Après plusieurs embûches, le quatrième comité du monument au curé Labelle présente l’accomplissement de son projet. La statue du curé Labelle pointant le Nord trône au centre du parc, au même l’endroit où il prêchait pour ses paroissiens. Réalisée par le sculpteur renommé Alfred Laliberté, l’œuvre repose sur un socle en granite de Standstead. Gravé au dos du monument, le leitmotiv du célèbre curé : « Emparons-nous du sol ».
Même si elle n’en était pas propriétaire, c’est la municipalité qui a toujours entretenu le parc Labelle. Après avoir renouvelé pour quelques années le bail conclu en 1903, la ville de Saint-Jérôme achète l’emplacement au diocèse en 2013 pour la somme de 200 000 $.
Sources :
Auclair, Elie-J, Saint-Jérôme de Terrebonne, Saint-Jérôme, L’imprimerie-photogravure J.-H.-A. Labelle, 1934, 357 p.
Bourbeau, Jean-Pierre et Suzanne Marcotte, Saint-Jérôme : Un air fier et hardi, Québec, Les Éditions GID, 2007, 205 p.
Bergeron Gagnon inc., Rapport final, Étude sur le Patrimoine bâti de Saint-Jérôme, octobre 1999, 235 p.
Comité de toponymie de Saint-Jérôme, Les maires de Saint-Jérôme et les conseillers municipaux, Saint-Jérôme, 1991, 151 p.